Écoutez leur histoire : Michiko et Akihito du Japon, un amour déguisé en mariage arrangé
Au début des années 1950, l’Agence de la Maison impériale dont les fonctionnaires contrôlent le quotidien officiel et privé du monarque et de ses proches, se met en quête d’une épouse pour le prince Akihito, l’héritier du trône. Le mariage arrangé est une tradition dans la société nippone. L’absence d’amour est aussi, à l’époque, considérée comme essentielle à la légitimité d’un futur couple régnant.
Partager sa vie entière avec une femme que l’on sera allé chercher pour lui
L’ascendance divine supposée des empereurs du Japon les place en effet à l’écart du code banal des sentiments et des émotions commun aux autres êtres humains. Akihito, comme son père, son grand-père et tous les autres, devra partager sa vie entière avec une femme que l’on sera allé chercher pour lui chez de lointains parents de la famille impériale ou dans le clan Fujiwara, de très grande noblesse. Mais même dans ces sphères réglementées l’amour, accident magnifique, finit parfois par s’imposer. Le 19 août 1957, à l’occasion d’un tournoi de tennis, l’héritier du trône fait la connaissance de Michiko Shoda.
Tous deux se rencontreront à plusieurs reprises, toujours sur des courts, à l’automne et au printemps suivants. Fille d’un industriel fortuné formée dans des établissements catholiques, roturière de surcroît, Michiko n’est pas la candidate dont rêvait l’Agence de la Maison impériale, mais sa beauté, son intelligence et sa sensibilité bouleversent Akihito, que son entourage ne pensait probablement pas si tendre.
L’un de ses conseillers va devoir parler d’amour à sa place
En mars 1958, afin de sauver les apparences, quelques écoles de l’archipel sont invitées à adresser au palais des noms de jeunes femmes bien notées. Celui de mademoiselle Shoda figure en tête de la liste envoyée par son université, et l’héritier du trône demande qu’il lui soit accordé toute la considération nécessaire. Pas question, toutefois, que le futur empereur ait l’air de choisir son épouse lui-même. L’un de ses conseillers, Shinzo Koizumi, va donc devoir parler d’amour à sa place et jouer les intermédiaires entre la Cour et les parents de Michiko. Un petit théâtre des apparences où rien n’est écrit d’avance…
Pour découvrir la suite de l’histoire, racontée par Isabelle Rivère, cliquez sur le lien ci-dessous (il vous donne accès à un podcast d’un peu plus de 3 minutes).
