Journaux intimes : une passion royale

Des extraits du Journal intime d’Elizabeth II pourraient figurer parmi les objets et les souvenirs présentés au public lors de la grande exposition qui sera organisée en hommage à la reine et à son époux, le duc d’Édimbourg, à l’initiative du roi Charles III.

La souveraine tenait un Journal intime depuis l’âge de treize ans, et s’y consacrait une quinzaine de minutes chaque soir. Elle disait volontiers que ses écrits ne ressemblaient pas à ceux de son arrière-arrière-grand-mère la reine Victoria, dont le propre Journal fourmillait de détails sur sa vie personnelle et officielle, et constitue, aujourd’hui encore, une précieuse source d’informations pour les chercheurs.

Après la disparition de la première impératrice des Indes, en 1901, la plus jeune de ses filles, la princesse Beatrice, jugeant sans doute son contenu un peu trop intime, l’avait retranscrit en l’expurgeant. Sur les quelque 140 volumes que comptait le Journal au départ, seuls 13 écrits de la main de Victoria sont parvenus jusqu’à nous.

Pour soi… ou pour l’Histoire

Écrire, coucher ses souvenirs, ses impressions, ses rencontres, ses joies et ses chagrins sur le papier… Une tradition chez les monarques de Grande-Bretagne, sans doute moins animés par l’envie de se raconter que par un sens de leur responsabilité au regard de l’Histoire.

Le roi George V consignait le récit de ses journées dans de gros volumes de cuir sombre ; son épouse, la reine Mary, dans des volumes reliés en cuir rouge et tissu moiré vert épinard. Des extraits des carnets du roi George VI, le père d’Elizabeth II, et de son épouse, ont été publiés après leur mort par leurs biographes officiels. Tous ces documents sont aujourd’hui conservés aux Archives royales du château de Windsor, créées en 1914.

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