Élisabeth Bowes-Lyon séjourne pour la première fois dans la capitale en mai 1921, à l’invitation de l’une de ses amies, Diamond Hardinge, la fille de l’ambassadeur du Royaume-Uni en France. Elle sacrifie aux visites touristiques d’usage – celles du Louvre, de la Malmaison, l’ancien petit palais de l’impératrice Joséphine, ou encore de la cathédrale de Chartres –, mais elle goûte aussi aux joies moins académiques de la vie parisienne et sort dîner et danser dans les clubs à la mode. Dans ses courriers à « Bertie », le fils du roi George V et de la reine Mary, son futur fiancé, elle vante la formidable gaieté des nuits de Paname et « les gens incroyables » qu’on y rencontre.
« J’ai vu des femmes très peu vêtues. »
Trois ans plus tard, c’est en jeune mariée qu’elle retrouve avec délices la Ville lumière. Le couple a décidé de faire étape à Paris pendant trois jours avant d’embarquer à Marseille pour une tournée africaine qui doit l’amener au Kenya, en Ouganda et au Soudan.
Après-midi shopping, tea parties au Ritz, place Vendôme, balade au château de Versailles… Les jeunes gens passent une soirée au Casino de Paris,« où, pour la première fois de mon existence, raconte Élisabeth, j’ai vu des femmes très peu vêtues, & je ne sais trop pourquoi, mais cela ne m’a pas paru le moins du monde indécent ». Dans un night-club un peu plus « risqué » encore, Les Néants, « nous avons bu à même un cercueil, poursuit-elle, entourés de squelettes & conversé sur un mode badinage très vulgaire avec un homme qui portait un os énorme ». L’Hexagone devient dès lors, et pour toujours, l’une de ses destinations favorites.
À lire : Elizabeth, la reine-mère, la biographie officielle de la mère d’Elizabeth II écrite par William Shawcross, publiée aux éditions Philippe Rey.